Réalisé par: Scott Derrickson
Avec: Ethan Hawke, Clare Foley…
Durée: 1h50
Date de sortie cinéma: 7 novembre 2012
Genre: Epouvante/horreur
Speech:
Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.
Critique
Vu en avant-première hier soir, votre cher Freddy est revenu des ténèbres pour vous parler d’un film très attendu.
Après ses 2 précédents films au succès mitigé par la critique (l’exorcisme d’Emily Rose, Le jour où la Terre s’arrêta), Derrickson se tourne vers une histoire librement inspirée de The Ring puisque c’est après avoir vu le film que le scénario de Sinister est apparu.
Le film s’ouvre sur une scène choc qui donne tout de suite le ton : l’image d’une famille pendue à un arbre le tout filmé en super 8, choix du format qui se révelera judicieux par la suite.
Dès lors, c’est bien un sentiment de malaise qui va s’installer pour monter crescendo tout au long de ce train fantôme. Confronté à ces scènes plus dérangeantes les unes que les autres, chaque visionnage des meurtres nous procure son lot d’adrenaline ajoutant à l’ambiance poisseuse cette volonté perceptible du réalisateur de nous placer en tant que voyeur. Derrickson joue ainsi sur cette ambivalence de l’esprit humain devant des actes de barbarie: à la fois nous sommes répulsés tout autant qu’attirés comme si l’horreur avait une espèce d’attraction sur nous, nous empêchant de détourner le regard et cela même devant le plus insoutenable.
Attraction que va vivre le héros du film jusqu’à une espèce d’addiction morbide qui ne va plus le quitter l’ entrainant aux portes d’une folie malsaine: celle de ne plus pouvoir se détacher de ces images quitte à sombrer avec elles. Ellison en devient l’esclave, incapable de tourner le dos à sa gloire passée quitte à payer le prix de mettre sa famille en danger.
Notre héros va donc avoir à faire face à ses peurs les plus profondes, perdant peu à peu pieds dans cette réalité brouillée de superstitions, d’alcool accrue et d’apparitions efficaces. Efficaces elles le sont en effet. Derrickson multiplie les ficelles des bons vieux films d’horreur: bruits de pas, enfants maudits, et même jusqu’au personnage du boogeyman surnommé d’ailleurs ici mister boogy ( bien réalisé quoi que peu présent). Les peurs enfantines deviennent adultes et la terreur viscérale ne nous quittera plus. Incapable de lacher prise tout comme Ellison, on assiste impuissant à ses côtés à une escalade d’angoisse soutenue par une musique maitrisée qui donne à elle seule le tempo nous faisant sursauter toujours au bon moment et toujours plus haut.
Mais ce qui nous fait aussi rentrer dans l’histoire, c’est l’acteur Ethan Hawke parfait en père partagé entre le devoir de protéger sa famille et le désir de retrouver ce qu’il a perdu. Le personnage le sous-entendra lui même: il a besoin d’écrire pour se sentir vivre. La suite nous dira si son choix était judicieux ou s’avérera être sa perte.
Sinister est donc dans sa première partie une joie pour tous les aficionados des films d’horreur old school. Pris dans ses montagnes russes, on s’attend à un final explosif qui nous procurera de belles terreurs nocturnes. Mais malheureusement, toute cette tension accumulée retombe pour laisser place à un scénario plus convenu et à une fin baclée. On se serait attendu à une lutte plus acharnée de cet écrivain qui finalement se laissera aller dans un pessimisme resigné. Peut-être une tentative d’exorcisme ou tout autre moyen aurait pu comme Insidious mettre le feu aux poudres. Mais ce feu ne prendra jamais et Sinister devient dans la dernière partie un pétard mouillé qui nous laisse déçu avec cette impression désagréable d’être monté si hauts dans les tours de l’angoisse pour une descente rapide sans fioritures.
De Sinister on en retiendra cette ambiance morbide appuyée par une bande sonore malsaine et entêtante. Parsemée de bons moments de flippes, le film ne vous laissera pas ressortir de la salle indemne (j’ai quand même passé une mauvais nuit oui oui j’assume).
Reste le final déçevant, qui à force de vouloir être trop convenu nous perd dans les méandres de cette histoire de croque-mitaine. On en attendait plus mais les moments insoutenables et la performance d’Ethan Hawke ne vous feront pas regretter cette balade sordide qui triturera vos peurs bien enfouies en vous.
Quand chaque bruit suspect devient votre pire crainte, Sinister sera là pour vous rappeler de faire demi-tour parceque quelque fois il faut savoir détourner le regard et passer son chemin. On ne sait jamais ce qui nous attend dans les ténèbres….
Votre dévoué Freddy à la nuit agitée
j’aurai mis personellement un 8 : enfin un film avec un scenario, des acteurs corrects (qui frisent parfois l’Actors Studio, n’est-ce pas Mr Hawke ?), une réalisation soignée et surtout une musique top ! je suis d’accord pour la fin, du coup je suis déçue de ne pas avoir plus vu le boogeyman, sauf dans l’image de fin, qui là, était de trop…
Le scénario est soigné, un méchant bien flippant quoique pas assez présent à mon goût, des acteurs convaincants et la bande-son … il n’y a pas de mot suffisamment fort pour expliquer ce que j’ai ressenti ! La musique très malsaine et entêtante est ce qui m’a fait le plus bondir tout au long du film. Plongée dans le noir, je me retournais à cause d’elle pour vérifier si le boogeyman n’était pas planté derrière mon canapé ! La musique est … comment dire … TRAUMATISANTE !